Cette région partage plus de 230 km de frontière avec la Suisse et comprend quatre départements : le Doubs, la Haute-Saône, le Jura et le Territoire de Belfort. Deux massifs montagneux, les Vosges du Sud et les Montagnes du Jura, caractérisent son relief. La Franche-Comté est dotée d’une hydrographie remarquable, puisqu’elle est drainée par plus de 5000 km de rivières, les principales étant la Saône, le Doubs, l’Ain et la Loue, et qu’elle est parsemée par une multitude d’étangs et de lacs. Montalembert disait de cette région : « La Franche-Comté est comme le Tyrol de la France : une nature grandiose et pittoresque y tient lieu de monuments. » Pourtant, elle est dotée d’un patrimoine culturel très riche. Nous nous limiterons à quelques exemples.
La ville de Besançon dans le Doubs est une destination incontournable. Classée en tête des sites touristiques de cette région, la citadelle de Besançon, un site de onze hectares, perché sur un anticlinal, est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Son histoire est intimement liée à celle de son architecte, Vauban, qui, sous le règne de Louis XIV, a marqué la ville de son empreinte en la transformant en un immense chantier militaire. Disposant d’une position stratégique, la citadelle de Besançon est devenue l’une des meilleures places fortes de l’Europe. La partie la plus sombre de son destin s’est déroulée lors de la Seconde Guerre Mondiale, la forteresse étant le lieu d’exécution de cent résistants arrêtés dans les environs, puis un dépôt d’internement pour des milliers de prisonniers de guerre de l’armée allemande, capturés dès la libération de la France. Outre le panorama spectaculaire qui s’offre aux visiteurs depuis les remparts qui surplombent la ville de plus de 100 mètres, la découverte de la citadelle peut se faire sous des formes variées adaptées à chacun. Un spectacle multimédia immersif permet en 15 mn de voyager à travers différents épisodes retraçant l’histoire de la citadelle. Un espace dédié à Vauban et au 17ème siècle se compose de quatre salles d’exposition qui retracent les deux conquêtes françaises de la Franche-Comté.
On peut visiter également le Musée de la Résistance et de la Déportation, qui présente cette année l’exposition : « Les armes de l’esprit, Germaine Tillion, 1939-1954 » du 26 mai au 20 septembre 2015. Le Musée Comtois présente l’histoire et les traditions des hommes qui ont forgé la Franche-Comté au cours des 19ème et 20éme siècles. Enfin, cette citadelle abrite le Muséum, où les collections naturalisées côtoient des secteurs d’animaux vivants très variés. Classée comme première ville verte de France, Besançon, lovée dans un joli méandre du Doubs au creux de collines escarpées, offre un paysage insolite.
A moins de trente minutes de là, Ornans, ville natale du peintre Gustave Courbet, compte parmi les plus belles « Petites Cités Comtoises de Caractère » (selon le label PCCC concernant 33 communes de Franche-Comté). Traversée par la Loue, elle est surnommée « Petite Venise Comtoise » en raison des rangées de maisons sur pilotis qui bordent la rivière que l’on peut observer depuis le musée Courbet. Sur 1000 m² d’exposition, le musée vous propose des collections variées composée de peintures, dessins et sculptures de l’artiste, mais aussi des œuvres de différents artistes des XIX et XXe siècles, paysagistes, suiveurs de ce peintre exceptionnel pour son talent et ses engagements politiques.
En poursuivant au sud en direction de Pontarlier, il ne faut pas manquer de prendre la destination de Malbuisson, un village situé près du Lac Saint Point. C’est un lieu majestueux où l’eau devient le reflet d’une nature sauvage, au pied des Montagnes du Jura. A quelques kilomètres de là se trouve le Château de Joux, témoin de 1000 ans d’histoire hors du commun. Au XVIIIème siècle, ce château devint prison d’état et l’on peut y visiter la cellule du Comte de Mirabeau, et celle de Toussaint Louverture, officier haïtien et premier abolitionniste de l’esclavage. C’est là qu’il mourut le 7 avril 1803.
Au nord de la Franche-Comté et au pied du Ballon des Vosges, la ville-territoire de Belfort représente elle aussi un grand site historique, avec ses monuments symboliques et sa célèbre citadelle, fortifiée par Vauban. Un incroyable souterrain se faufile sous la forteresse : les visiteurs peuvent y découvrir l’histoire de cette ville grâce à une succession de sons et lumières captivants. La citadelle est célèbre pour l’illustre Lion, hommage que fit le sculpteur Bartholdi aux Belfortains pour avoir défendu la ville assaillie par les Prussiens lors du siège de 1870-1871. Le sculpteur prit le parti de sculpter sur les hauteurs de la ville, dans le célèbre grès rouge des Vosges, « un monument représentant sous forme colossale un lion harcelé, acculé et terrible encore en sa fureur ». Tels furent les termes de sa description. Symbole de résistance et de liberté, ce lion est représenté à de nombreux endroits de la ville, qui en comporte deux cents ! Du haut de l’enceinte urbaine pentagonale érigée par Vauban, on peut admirer le paysage vallonné de ce magnifique territoire.
A proximité de Belfort, se situe le village de Champagney, devenu célèbre pour l’article du cahier de doléances dans lequel les habitants ont demandé l’abolition de l’esclavage des Noirs le 19 mars 1789. On peut y visiter la Maison de la Négritude et des Droits de l’Homme qui a été créée en 1971 par un habitant passionné d’histoire locale, sous le patronage de l’ancien Président de la République du Sénégal Léopold Sédar Senghor. Ce lieu émouvant est un mémorial qui met en valeur l’article écrit par les habitants, dont voici un extrait : « Les habitants et communauté de Champagney ne peuvent penser aux maux que souffrent les nègres dans les colonies, sans avoir le cœur pénétré de la plus vive douleur, en se représentant leurs Semblables […]traités plus durement que ne le sont des bêtes de somme …» Autour de ce document, s’élabore une présentation détaillée de l’esclavage des Noirs, avec la reconstitution d’un navire négrier et la présentation d’objets propres à leurs conditions de servitude. Lieu de mémoire, c’est aussi un endroit de réflexion invitant le visiteur à méditer sur l’actualité des Droits de l’homme en général et sur celle de l’esclavage en particulier.
Terre de gastronomie, la Franche-Comté conjugue sa cuisine au gré de ses terroirs. Champignons, poissons d’eau douce, salaisons telles que le jambon fumé du Haut-Doubs, le brési (viande de bœuf fumée et séchée), la saucisse de Montbéliard ou de Morteau n’en sont que quelques exemples. Pays de pâturages et de forêts, la Franche-Comté possède 5 AOC pour ses fromages (Comté, Morbier, Mont d’Or, Bleu de Gex et Munster). Nous vous recommandons une visite dans une cave d’affinage de Comté, notamment celle du Fort Saint-Antoine, à proximité du Château de Joux. Cette cave située au cœur de la montagne, à 1100 m d’altitude, est une véritable cathédrale du Comté. Les vignobles de cette région offrent des vins issus de cépages uniques au monde. Vin Jaune, Vin de Paille, Macvin forment une gamme prête à séduire tous les amateurs. N’oublions pas les cerises de la région de Fougerolles (et son célèbre kirsch), la marsotte (cerise noire très sucrée) et la célèbre « fée verte », surnom de l’absinthe.
La Franche-Comté compte 13 étoiles Michelin, réparties sur 12 restaurants. Nous avons apprécié l’auberge Contemporaine Le Bon Accueil à Malbuisson, où le chef étoilé, Marc Faivre, propose une cuisine fraîcheur élaborée à partir de produits du terroir authentiques. www.lebon-accueil.fr
Nous n’abordons que quelques aspects de cette région particulièrement riche en perspectives touristiques, qu’elles soient culturelles, gastronomiques ou sportives. Elle nous a séduits et nous vous conseillons de consulter le site du Comité Régional du Tourisme de Franche-Comté. www.franche-comte.org