Un roman émouvant, teinté d’humour
LA VIE RÊVEE DE MARGARET
de Katherine Center
Hormis le fait que je regrette que le titre original de ce roman américain, How to walk away, ait été traduit de façon aussi éloignée du sens initial « Comment repartir », ou « Comment sortir vainqueur », cet ouvrage paru le 16 janvier 2019 m’a réellement inspirée.
L’héroïne, Margaret, a le vent en poupe, la perspective d’un bel emploi rémunérateur et d’un mariage avec Chip, un homme qu’elle juge parfait.
Le soir de la St Valentin, celui-ci l’emmène, contre son gré « faire un tour » dans un avion qu’il a récemment appris à piloter. Margaret a beau lui dire qu’elle souffre du mal de l’air, il insiste. Son objectif est de la demander en mariage au-dessus d’une plage qui leur est familière. Le vol commence bien, Chip lui offre la bague de sa grand-mère pour accompagner sa demande et le couple évoque l’organisation du futur mariage. Mais un orage abrège ce vol, qui se termine en un crash dont seul Chip sort indemne.
La plus grande partie du récit se déroule dans la chambre d’hôpital où Margaret découvre ses fractures, ses brûlures, de graves séquelles physiques et existentielles laissées par ce drame.
Le lecteur perçoit le quotidien de la blessée, ses états d’âme oscillant entre le désespoir, la désillusion et l’espoir de se remettre tant bien que mal de ce tragique accident. Il est confronté au combat qu’elle mène lors des séances de rééducation, à la présence de sa famille en proie à des conflits et des secrets enfouis, à l’attitude du personnel hospitalier.
Le huis clos dans lequel l’héroïne et les protagonistes évoluent pourrait lasser le lecteur. Or l’auteure parvient habilement à transmettre les peines, les doutes et la colère de l’héroïne, sans aucun discours pathétique. Le récit est réaliste et touchant, vecteur de sagesse et de bienveillance, souvent drôle.
On peut déplorer certaines facilités qui ponctuent la fin du roman, mais il n’en reste pas moins une belle réussite, dénuée cependant de prétention littéraire.
Katherine Center définit à juste titre ses ouvrages comme étant des « romans comiques, doux et amers » (« bittersweet comic novels »). Elle est l’auteure de cinq autres romans, The Bright Side of Disaster (2006), Everyone is beautiful (2009), Get Lucky (2010), The Lost Husband (2013), et Happiness for Beginners (2015). Récompensés par de nombreux prix littéraires, et traduits dans le monde entier, ils mettent en scène des personnages qui tombent et se relèvent, traversent de épreuves sans jamais cesser de savourer les petits bonheurs de la vie.
Informations pratiques :
Ouvrage édité par MILADY FEEL GOOD BOOKS
Traduit de l’anglais par Nathalie Guillaume
483 pages Prix : 18,20 euros