Ah les contes… Qui ne se souvient pas avoir passé de douces soirées sur les genoux de grand-papa et grand-maman, à écouter avec plaisir les aventures des Trois Petits Cochons ou encore du Petit Chaperon Rouge ? Qui n’a jamais entonné les comptines de la Mère l’Oie en voiture ?
Et pourtant, si vous saviez… Car tous les contes et toutes les berceuses ont un sens caché. Prenons l’exemple de Mary, Mary, Quite Contrary (traduit en Marie, Marie, la Chipie) : c’est une petite comptine de la Mère L’Oie qui parle d’une certaine Mary qui fait pousser des fleurs dans son jardin. Seulement, les fleurs sont des clochettes argentées, des coquilles d’huîtres et des demoiselles en bouton. Jusque-là, on a toute liberté de penser que l’auteur a peut-être un peu trop abusé du bon vin, mais à y regarder de plus près, la chanson parle de Mary Stuart, reine d’Ecosse. Les clochettes argentées sont les petits ornements qui se trouvaient accrochés à ses robes, les coquilles d’huître laissent à entendre que son mari lui était infidèle et si l’on en croit l’analyse, les demoiselles en bouton font référence à ses dames de parage. Mary Stuart, reine d’Ecosse, épousa Lord Darnley, un homme jaloux dont elle tomba follement amoureuse. Par malheur, la passion périt lorsque Lord Darnley fit assassiner un ami poète de la jeune souveraine sous ses yeux, alors qu’elle était enceinte. Ne supportant plus la jalousie insensée de son mari, Mary aurait organisé son assassinat avant de s’enfuir avec Bothwell, un autre ami.
La cousine de Mary, la reine Elizabeth, déjà très méfiante après avoir appris l’assassinat de Darnley, fit emprisonner la jeune femme, soupçonnant cette dernière d’avoir ourdi un complot pour l’occire à son tour. Au bout d’un long moment, la jeune reine fut décapitée. Mary, Mary, Quite Contrary, how does your garden grow… Pauvre Mary.
Autre comptine enfantine cachant un sens tragique : Ring Around The Rosie, une autre comptine de la Mère l’Oie. L’idée de base est une ronde, durant laquelle des enfants doivent tousser et éternuer avant de tomber par terre. Plutôt mignon, non ? Sauf que la poésie fait référence à la Peste Noire qui frappa l’Angleterre dans le courant du 18ème ou 19ème siècle. Les malades toussaient, toussaient… et mourraient.
Si vous pensez que seuls les anglais ont le goût du sombre, détrompez-vous. Notre Petit Chaperon Rouge cache également bien des choses… Pour faire simple et sans entrer dans le détail, c’est un avertissement pour les jeunes filles, les enjoignant à ne pas faire confiance aux inconnus, surtout quand ils sont de sexe masculin.
Pour les adeptes de contes et de légendes sortis de leurs contextes, je vous recommande la lecture d’un comics appelé Fables. C’est… enrichissant dans le genre.
Marie, Marie, Petite Chipie,
Comment Pousse ton Jardin ?
Avec des Clochettes d’Argent, des Coquillages Élégants,
Et des Belles Filles en Rang…