Ça y est, vous avez réussi, vous êtes désormais un véritable auteur… Enfin presque. Eh oui, il vous reste une étape à franchir, celle de l’envoi de votre manuscrit aux éditeurs. Et là… c’est le drame. Car entre les comptes d’auteurs, les comptes d’éditeurs, les auto-éditeurs, les imprimeurs, ceux qui acceptent les e-mails et ceux qui les conchient royalement… Eh bien, vous vous sentez un peu perdu. Alors vous en sélectionnez cinq, puis dix, puis vingt et vous envoyez votre manuscrit sans trop d’espoir.
Là, trois options s’offrent à vous :
-On ne vous répond pas
-On vous répond d’aller voir ailleurs si vous y êtes
-On vous répond que vous êtes génial, merveilleux.
Dans les deux premiers cas, vous l’aurez compris, vous n’avez plus qu’à passer votre chemin. Mais dans le troisième, c’est encore autre chose : d’abord, vous êtes euphorique. Il faut dire que recevoir un contrat d’édition, c’est quelque chose ! Mais contrairement à ce que vous croyez, tout ne s’arrête pas là. Recevoir un contrat, c’est bien, c’est génial même, mais ce même contrat est-il un vrai contrat d’édition digne de ce nom ou y a-t-il un petit quelque chose pour vous faire douter ? Bien sûr, il y a l’éternel compte d’auteur, filou de base, arnaqueur averti, appelé en Amérique « vanity press », comprendre « presse vaniteuse ». Le compte d’auteur, c’est ce type qui vous envoie une véritable lettre d’amour pour vous dire combien vous êtes génial et surtout vous expliquer pourquoi vous devez payer pour vous faire éditer. Non, vous n’avez pas mal compris, on vous demande bien de payer. Et bien sûr, il ne s’agit pas d’un euro symbolique, mais de sommes se chiffrant parfois bien au-delà des 2000 euros ! Scandaleux ! Pire : le compte d’auteur ne diffusera jamais votre livre. Il vous enverra un stock monstre et hasta la vista baby.
Ne payez jamais pour être édité. Si votre livre est bon, un éditeur vous paiera pour l’éditer, pas l’inverse !
Parlons ensuite des éditeurs pratiquant l’autoédition. Bon, là, soyons honnêtes, il y a ceux qui sont honnêtes, font plutôt du bon boulot et ne vous demandent pas un rond sauf si vous imprimez vos ouvrages, et vous avez ceux qui pratiquent le semi compte d’auteur, vous réclament de l’argent, vous demandent de faire leur travail à leur place et en plus, ne référencent votre ouvrage nulle part.
Sympathique n’est-ce pas ?
Mais je pense que le pire, le plus filou des filous, c’est le compte d’auteur déguisé, celui qui jusqu’au bout se fait passer pour un vrai éditeur, vous promet monts et merveilles, ne vous demande pas un copeck et parviendrait même à vous faire croire que vous avez écrit le nouveau Harry Potter. Bien entendu, vous y croyez à mort, surtout qu’il a l’air sérieux votre éditeur. Et puis, d’un seul coup, les choses se gâtent… Manque d’argent, manque de temps, l’éditeur déprime. Alors il commence à vous trouver plein d’excuses pour expliquer le retard de publication et surtout le travail de cochon fait sur votre manuscrit (sans votre autorisation qui plus est, ce qui est contre le contrat signé ). Vous, vous avez toujours envie d’y croire, cet éditeur qui vous aime tant ne peut pas être un filou. Néanmoins, vous vous posez des questions. Le problème, c’est qu’à la moindre remarque, l’éditeur devient fou : vous êtes orgueilleux, capricieux, incapable d’apprécier tout ce qu’on fait pour vous… Bref, vous avez écrit un torchon et eux en ont fait une œuvre d’art.
Sauf que, bien sûr, vous savez que c’est faux.
Alors vous le lui dites. Et là, l’éditeur démontre une schizophrénie latente. Tout à coup, vous redevenez à ses yeux un amour d’auteur génial, il vous vénère.
Sauf qu’il est toujours pauvre.
Vous ne pourriez pas lui avancer un peu d’argent, histoire de lui faciliter les choses ?
Je répète : ne payez jamais. L’édition, c’est comme l’amour : quand ça sent le roussi, il faut s’en aller avant que ça ne crame complètement. Laissez le filou couler tout seul et moquez-vous de son malheur quand vous serez auteur de best-seller.
Et toc !
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