A les entendre, on pourrait presque croire que draguer comme un homme et ramasser des Jules à la pelle est d’une simplicité effarante. A les voir dévorer leurs cupcakes en parlant de sexe comme d’aller chez le teinturier, on pourrait presque penser qu’il suffit d’être sûre de soi et de porter des talons de dix centimètres de haut pour se sentir femme libérée. Mais est-ce aussi simple que ça ? Ou est-ce que les producteurs de la célèbre série, et donc, par déduction, Candace Bushnell, auteur du livre qui inspira la cultissime série, essaient de nous rouler dans la farine en nous faisant miroiter des chimères ?
En matière de sexe, nous ne fonctionnons pas du tout de la même manière que Jules, c’est un fait. Si nous aimons faire traîner les choses en longueur, rares sont les hommes à apprécier les préliminaires, qu’ils trouvent en général trop longs et même franchement inutiles. Bien sûr, ils ne sont pas tous comme ça, mais c’est un fait, si la romance se décline au féminin, ce n’est pas pour rien.
Alors peut-on vraiment vivre une histoire à la Sex and The City ? Et d’ailleurs, la moralité de cette série (hilarante au demeurant) n’est elle pas que nous avons beau faire, le naturel revient toujours au galop ? Je vous pose la question, chers lecteurs et chères lectrices : peut-on réellement aller à l’encontre de nos genres ? Un homme peut il se conduire comme une midinette et battre des cils façon Bambi face à l’élue de son cœur ? Et une femme peut elle, au contraire, porter la culotte, draguer comme un homme et faire son affaire vite fait bien fait avant de disparaître au lever du jour sans éprouver le moindre remord ?
Personnellement, je pense que c’est surtout une question de caractère. Par exemple, si je n’éprouve aucun complexe à parler de sexualité, que ce soit dans mes articles ou avec des amies, je serais par contre nettement plus gênée à l’idée de faire l’amour avec un inconnu pour me sauver comme une voleuse le lendemain sans même savoir ce qu’il est devenu… et en sachant par contre qu’il me prend sans doute pour la dernière des dernières.
En discutant de tout ça avec une amie, je me suis aperçue que les avis féminins sur le sujet étaient assez mitigés. Certaines, par vengeance ou juste par peur de s’attacher, ont en effet tenté l’expérience plusieurs fois et affirment que non seulement on ne ressent aucune gêne à planter là son partenaire sans plus d’explications, mais en plus, on ressent une certaine liberté, comme si tout à coup, coucher ne signifiait plus « se lier à ». D’autres en revanche, n’imaginent pas passer la nuit avec un homme sans se rouler en boule contre sa poitrine le lendemain.
Le romantisme est-il mort ? Doit-on réellement draguer et conclure comme des hommes ? Ou bien peut on espérer avoir le beurre, l’argent du beurre et en prime le crémier ?
C’est une question qui mérite réflexion.
Je pense que les séries comme Sex and The City sont le reflet d’un fantasme. Nous rêvons d’être libres, de coucher sans honte et surtout, de dire adieu aux tabous qui nous entravent et nous paralysent. Mais d’un autre côté, nous aimerions pouvoir être passionnées, ne plus avoir peur d’être quittées tout en ressentant tout de même un petit pincement au cœur à cette idée.
Alors, Sex and The City, foutaises ou réalité ?
Moi, je dirais, rêve bien imagé.
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