Un manoir sur une colline, surplombant une petite ville bourgeoise des Etats-Unis. Une représentatrice Avon entre, et tombe sur un jeune homme « pas fini », comme il le souligne lui-même, doté de mains ciseaux.
Ainsi commence l’histoire touchante d’Edward aux Mains d’Argent.
Tim Burton, depuis Vincent et Frankenweenie, nous avait habitué à des petits chefs d’œuvres cinématographiques, parfaits reflets de sa personnalité tourmentée d’incorrigible rêveur. Avec Batman Forever et Beetlejuice, il nous avait montré qu’il pouvait également s’adresser à un public d’adulte. Mais avec Edward, jeune humanoïde, création d’un inventeur paternel décédé avant d’avoir pu terminer son « fils », nous entrons en 1991 dans un univers empreint de mélancolie, de romance… le tout ajouté à une pointe douce-amère de morale, qui nous renvoie à la cruauté humaine et à l’intolérance de notre quotidien.
Edward en lui-même est un personnage touchant, auquel on ne s’identifie pas mais qu’on a très envie de consoler, de comprendre. Il réveille l’instant maternel des mères, le côté protecteur des grands frères et grandes sœurs… C’est un être sensible qui touche à notre propre corde sensible.
Le personnage de Kim est intéressant également, dans le sens où sans être spécialement belle, Kim, interprétée par Winona Ryder, a un certain charme, un visage poupin de petite fille prise en faute. D’ailleurs, lorsqu’elle réalise à quel point Edward est le garçon qu’il lui faut, aussi inhumain soit il dans le sens littéral du terme, on ressent presque sa culpabilité, sa douleur de ne pouvoir avouer sa faute et appuyer sur la touche « reset » de la télécommande de sa vie.
Alors que dans de nombreux films du même genre, on se retrouve vite envahi par des personnages secondaires dont l’inutilité frise le ridicule, tous les protagonistes de cette belle histoire ont un but et une utilité.
En un mot… Où est le bouton « j’aime » ?
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