Harmonia Mundi présente Nothing for Granted, le deuxième album de Sandré Nkaké.

Sandra Nkaké a une voix que l’on n’oublie pas. Une voix digne d’une diva, tantôt suave et chaleureuse, tantôt énergique presque masculine.

Chaque chanson de l’album Nothing for Granted nous transporte dans un univers particulier, jazzy, oriental, soul, rock… Chaque titre est une histoire. Le fil conducteur de l’album reste très clair néanmoins, il s’agit d’un appel à la liberté, d’une invitation à la danse pour se délivrer des maux de la société.

Découvrez le portrait de Sandra à travers son interview.

(C) Benjamin Colombel

Hélène : Quelle est l’histoire de votre album « Nothing for Granted » ?

Sandra : J’ai écrit et composé tout l’album avec Jî Drû : c’est un album écrit, composé, réalisé et produit à quatre mains en un an.
C’est une proposition de vision de la vie, de visions de parcours de vie, des destins individuels ou d’utopies collectives. C’est l’énergie des personnages qui habitent ces histoires que nous avons cherché à mettre en musique.
Je voulais parler des  choix que l’on doit faire pour rester maitres de son destin et des changements que cela  occasionne.  Chaque jour, tout peut être remis en question : « Nothing For Granted ». Nos sociétés sont plus que mouvantes, les peuples un peu partout dans le monde se soulèvent pour plus de liberté, et il nous appartient de toujours rester actifs et « éveillés »  pour qu’un meilleur équilibre du monde soit possible.
Donc oui, rien n’est acquis, tout peut être remis en question.

Comment composez-vous vos chansons ? Ecrivez-vous d’abord les textes ?

Il n’y a pas de règles néanmoins nous avons d’abord posé le cadre : je voulais des chansons, et je voulais que l’instrumentation soit minimale et au service de la voix.

D’où vous vient cette inspiration ?

Le cinéma des années 50, la littérature mais aussi la peinture ont été de grandes sources d’inspiration : Franck Capra mais aussi John Houston, Terence Malick ou Jim Jarmusch, Matisse, Van Gogh mais aussi Guy de Maupassant et Chester Himes !

Dans votre chanson « Like a buffalo », vous évoquez un taureau qui court pour (re)trouver sa liberté. Est-ce une allusion à la corrida ? Ou simplement une métaphore qui vous a touchée ?
Pour bousculer les codes qui nous enferment dans des cases socio-cultures, religieuses, esthétiques, il faut puiser en soi une énergie considérable pour pouvoir se construire un monde où l’on peut être soi. Le buffle est un animal totem de puissance et mais surtout de résistance.
Nos sociétés sont de plus en plus déséquilibrées et de moins en moins équitables, les peuples un peu partout dans le monde se soulèvent pour plus de liberté, et il nous appartient de toujours rester actifs et « éveillés »  pour qu’un meilleur équilibre du monde soit possible. Donc oui, rien n’est acquis, tout peut être remis en question. Nous devons donc toujours utiliser notre libre arbitre, nous renseigner, nous informer, nous indigner, contester !


Pourquoi avez-vous choisi d’écrire tous vos titres en anglais ? Est-ce votre langue maternelle ?

Je suis d’origine camerounaise et au Cameroun en plus des langues régionales il y a deux langues officielles : l’anglais et le français.


D’une façon plus générale, avez-vous toujours voulu devenir chanteuse, musicienne ? Ou comment y êtes vous venue ?

Je voulais un métier qui me mette en relation avec les gens, où je puisse être en contact en échange. J’ai toujours chanté sans jamais imaginer en faire mon métier. C’est le hasard des rencontres qui m’a mise sur cette voie.

Quel(s) chanteur(s) admirez-vous particulièrement ?

J’aime les artistes qui comme Bob Marley, Bob Dylan, Nina Simone, Miriam Makeba et Joan Baez, Les Clash, Noir Désir pour qui la musique est un moyen d’exprimer un propos, un questionnement du monde, de manière poétique. J’aime beaucoup le travail de Feist, chanteuse canadienne.

Quel(s) musicien(s) ?

Bojan Z (pianiste) ,  Antoine Berjeaut (trompettiste)

Vous entamez une nouvelle tournée, comment vous sentez-vous sur scène ?
La scène permet un rapport immédiat avec l’émotion et la sincérité. J’adore être sur scène et essayer l’espace d’un concert de créer un moment particulier, car même si on rejoue le même répertoire, les mêmes chansons, chaque concert est spéciale. Les chansons vibrent différemment selon le public, et le lieu lui-même. Les petites caves, des grandes salles, des théâtres, en plein air, chaque nouvelle configuration nous permet de nous renouveler et c’est un bonheur.
Sortie de l’album le 20 mars 2012.
Sandra Nkaké sera en concert le 11 avril au Café de la Danse (Paris). Retrouvez toutes ses dates de concert sur www.sandrankake.com